A Montpellier
Le CL Attac Montpellier est partie prenante du Collectif Migrants Bienvenue 34 (CMB34) depuis sa création en mai 2016. CMB34 a obtenu les résultats positifs suivants :
- application du tarif social de la TAM pour les migrants en juin 2017 après un an de lutte;
- quelques « dédublinages » sur dossiers obtenus avant la politique Macron-Collomb; depuis les quelques dédublinages sont dûs surtout aux erreurs grossières de la Préfecture priée d’accélérer le traitement des dossiers;
- opération « parrainage » depuis un an via les réseaux sociaux concernant les migrants du CAO et maintenant du PRAHDA, avec pour objectifs (i) le soutien aux démarches administratives et aux recours devant le tribunal administratif (commission juridique) et (ii) la sortie de l’isolement social;
- interventions publiques lors d‘événements culturels, manifestations et signatures de pétitions; les évènements les plus récents sont le lancement des Etats Généraux des Migrations, le 18 décembre 2017, et la marche du CAO à la Comédie, le 3 février 2018.
CMB34 est confronté actuellement au problème suivant: trouver des planques pour les dublinés refusant leur renvoi, qui doivent attendre dans l’ombre entre 10 (Appel TA Marseille) et 18 mois sans hébergement ni ressources.
Au niveau national
On constate un durcissement général avec Macron-Collomb. Depuis le 12 juillet 2017, il y a eu une avalanche de discours et de textes de Macron, Philippe et Collomb avec en perspective la nouvelle loi « Asile et Immigration », qui passera au Parlement en mars/avril et dont l’essentiel se trouve dans les « Instructions » du Ministère de l’Intérieur du 20 novembre 2017. Le principe de cette loi est de :
- réduire l’accès au droit d’asile tout en mettant un peu de margarine dans les épinards de ceux qui sont acceptés;
- dubliner à tour de bras vers les pays d’arrivée dans l’Union Européenne;
- « éloigner » les indésirables : dublinés et déboutés du droit d’asile, c.a.d. mettre les dublinés en assignation à résidence dès leur enregistrement à la Préfecture, et les déboutés en centre de rétention (CRA) aussitôt que la CNDA a rendu son jugement, afin qu’ils n‘échappent pas à leur sort.
Pour Collomb, cette politique est une « priorité nationale » qui mobilise tous les moyens de l’État: collaboration des ministères, des services préfectoraux, coordination numérisée Préfet/PAF/police/gendarmerie et mise sur fichier FPR (fichier des personnes recherchées) des dublinés et déboutés, services diplomatiques pour les laissez-passer consulaires, flotte des aéronefs à disposition (retour des charters !).
La France a été condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme car les préfets utilisent pour le motif du risque de fuite pour mettre les migrants en CRA alors que ce risque n’est pas défini en droit français. Une loi doit être votée au Sénat à ce sujet, ce qui fait des vagues jusque chez les godillots macroniens.
Une circulaire permettant au Préfet et à l’OFII d’aller faire le tri des étrangers dans les centres d’hébergement d’urgence, avec la collaboration des travailleurs sociaux, en violation de l’accueil inconditionnel du Code de la Santé, a entraîné une levée de bouclier des associations de prise en charge des migrants.
L’omerta médiatique commence à se fissurer à cause des mauvais traitements administrés autour de Calais et sur toute la frontière italienne. La lettre ouverte de l‘écrivain Moix suite à la visite de Macron à Calais a été largement diffusée, sans oublier la criminalisation des bénévoles (Herrou, Mannoni…) qui fait tâche et le traitement illégal des jeunes mineurs non accompagnés.
Cet été, Emmaüs International a lancé un appel à des Etats Généraux des Migrations. Une plate-forme de plus de 450 organisations dans le pays travaille à faire émerger une contre-proposition à la future loi. Une course de vitesse s’est engagé pour que la contre-proposition soit publiée avant le vote de la loi à l’Assemblée.
D’autres résistances voient le jour: motion du Syndicat de la Magistrature, avis du Défenseur des Droits adressé au Sénat sur le « risque de fuite » (proposition de loi 149), avis de la Commission Nationale des Droits de l’Homme contre les « tests osseux » pour les mineurs non accompagnés etc.
Commission Migrants d’Attac France
La Commission Migrants a repris force et vigueur. Elle a proposé un atelier en CNCL et le thème est en train d‘émerger. Beaucoup de Comités Locaux sont très actifs dont Wanneson à Calais et sur la Roya, d’autres pas du tout. Le site web diffuse des textes très intéressants. La Commission Migrants a participé en janvier au Tribunal des Peuples à Paris, avec une intervention de Claude Calame. Elle est également partie prenante des Etats Généraux des Migrations.
En conclusion provisoire
La loi travail est passée sans grande difficulté avec une mobilisation limitée et sectorisée. La loi Sécurité a intégré l‘état d’urgence dans le droit commun sans problème. Mais contre toute attente la loi Asile et Immigration et ses satellites font des vagues jusque dans la majorité. Une prise de conscience s‘ébauche dans plusieurs secteurs sur les dangers que fait courir à la démocratie l’abaissement systématique des droits des citoyens français et étrangers dans tous les domaines, et aussi sur l’hypocrisie des discours présidentiels et leur humanisme de façade.
mis à jour le 24 janvier 2018